[TERMINE] Journée pourrie | PV Robert Wunsch

Casey & Robert;
Journée pourrie

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Un temps pourri. Il pleuvait depuis que j'étais levé. Ma journée débutait comme ça, voir la pluie tomber sur mes carreaux, couler tout le long, s'arrêter et reprendre tranquillement son chemin. J'avais ouvert la fenêtre pour sentir l'odeur de pluie. J'aimais regarder la pluie tomber doucement.

Je jetais un coup d’œil à mon réveil. Il était temps que je me rende au restaurant. Le courage fou de devoir y aller avec ce temps pourri. J'avais pas vraiment le courage, comme tout les jours. Je passais une main dans mes cheveux, mis ma veste et sortie.

Le restaurant était blindé aujourd'hui, on n'avait pas le temps de respirer. On avait fini une table, il fallait s'occuper d'une autre avec plus de clients. C'était rare qu'il y est autant de monde ici, c'était pas LE restaurant le plus en vogue dans Portland pourtant.

Voir tout ces gens, rentraient, sortirent, s'attabler, commander, manger, rire bêtement puis partir, il fallait faire vite et faire attention quand on croisait les collègues.

- Casey, tu peux t'occupais de la livraison ?

La voix de Jim me parvient de la cuisine alors que j'étais en salle. Je me tourne vers la voix après avoir débarrassé la table du fond.

Je dépose mon plateau sur le comptoir et filais à l'arrière ou m'attendais un camion pleins de cartons et de cagettes, sûrement de la boisson et des aliments frais. J'allais pas le vider toute seule ?

Je me suis levé tôt ce matin là. Je devais me rendre dans une entreprise d'alimentation puis dans une autre pour la boisson, ce que je n'ai pas vraiment compris tellement cela me paraissait illogique. Enfin bon je ne cherchais plus vraiment à comprendre.
Je devais me rendre dans un quartier que je connaissais pour livrer un restaurant que je ne connaissais qu'en à lui pas vraiment (mise à part le souvenir d'une personne peu agréable).
Après le petit déjeuner et une toilette rapide j'alla ouvrir mes volets, et là surprise temps de merde. Mais je ne devais pas me démoraliser pour autant vu la journée qui m'attendais. Mon post-it était plein des choses à faire pour la matinée et l'après-midi.
Je me rendit donc au premier entrepôt pour charger fruits et légumes à livrer dans le centre. Et là encore surprise, le gérant m'appris que rien n'était prêt et qu'il fallait encore mettre le tout en cagettes. Si j'attendais le gars chargé de la besogne j'allais être en retard sur toutes mes livraisons...
J'ai donc pris la décision de ne pas faire seulement mon travail. Après une discussion houleuse avec le gérant il finit par m'indiquer où était les fruits en vrac et j'ai commencé à remplir les cagettes de ce qu'il me fallait et les empiler dans le camions, même s'il n'était pas content que se soit moi qui le fasse. Je fit de même avec les légumes. En deux heures mon camion fut rempli du nécessaire de ma commande.
Et c'est lorsque je partis pour le second entrepôt que le gars arriva la tête endormie et peu enclin au travail. Une fois le portail franchit je le vis prendre un café. Après tout le travail état fait...
Pour me détendre un peu de cette mésaventure et de la pluie sans fin sur mon pare-brise je me mis de ma musique. Quoi de mieux qu'un bon morceau de heavy pour calmer sa rage?
Je ne faisais pas transparaître mes sentiments et malgré ma contrariété j'étais resté serein devant eux.
Arrivé à l'entrepôt où je devais prendre les boissons tout était près même si le gérant me fit remarquer un léger retard. Effectivement cela n'était pas dans mes habitudes. Je lui raconta simplement ce qu'il c'était passé et il n'en fut même pas étonné.
Enfin je pouvais me rendre dans le centre-ville. Je n'étais pas en retard malgré tout ce qu'il venait de m'arriver. Il y avait finalement une justice même dans les pires jours.
Ma bonne humeur avait repris le dessus à force de morceaux entraînants et ce malgré les difficultés à circuler plus je m'approché du centre.
Après une petite livraison en périphérie le restaurant n'était plus très loin et j'allais et arriver là bas un peu en avance. Il n'était pas encore midi et pourtant il y avait plus de monde qu'à l'habitude.
Je n'était plus qu'à une rue du restaurant qu'il y avait un viel homme qui essayé de rentrer un créneau. J'attendais patiemment dans mon camion, j'étais en avance mais l'amabilité des gens n'allait pas arranger choses. Suffit qu'il pleuve et ça y est ça grouille de partout et ils s'insultent.
Je me décida de descendre, de toutes façons la circulation était maintenant bloquée. J'alla demander au monsieur si je pouvais l'aider. Il était stresser et avait même peur de tout ce tintamarre Je lui offrit de garer sa voiture et il accepta volontiers.
J'allais enfin me garer dans la rue sur le côté. En espérant que ça ne serais pas encore l'autre petit gnome qui m'ouvrirait la porte cette fois.
Décharger ne serait pas un problème.
C'est alors sous une pluie battante que je me rendit à la porte. Je n'eu même pas le temps de frapper cette fois qu'une voix appeler uen employée:

" Casey, tu peux t'occuper de la livraison?"

et d'ajouter : " Elle arrive"

Je ne connaissais pas cette personne. Une petite blonde arriva à toute vitesse. Elle était à fond et surement à cran également. La pluie battait toujours et le bruit n'était pas de tout repos pour parler ou transporter la commande. Je m'adressa à elle avec un sourire, comme si je pouvais l'apaiser un peu comme ceci.

"Bonjour, je m'appelle Robert. Je viens vous livrer en fruits, légumes, boissons, et voici ma fiche."

Je lui tendit ma feuille et elle l'a pris.

"Je m'excuse de vous demander ça par ce temps mais il faudrait que quelqu'un vienne vérifier la commande... Ou si vous préférez je décharge et je remmènerais ce qui ne convient pas ?"

J'attendais sa réponse sur le pas de la porte. L'une comme l'autre de ces décisions me conviendrait.

J'étais pas d'humeur à décharger tout un camion de marchandise. J'allais pas faire ma chieuse en plus de la pluie. L'homme se présenta en tant que Robert et me demanda si quelqu'un pouvait vérifier la commande.

Puis il ajouta qu'il pouvait tout décharger puis reprendre ce qui n'allait pas avec la commande. Je fus surprise, que ça se passe comme ça. Il me tendait la fiche de commande.

Jim n'avait pas fait les choses à moitié. A croire qu'on allait faire la fête dans pas longtemps. Je jetais un coup d’œil à la fiche de livraison. Puis, Je regardais derrière moi. Bien sûr, encore toute seule, personne pour m'aider. J'enrageais intérieurement.

J'étais serveuse pas déménageuse. Ce boulot aller me tuer. Je soupirais et lui rendit son sourire. Autant être serviable et agréable. Faire semblant.

- Je vais vérifier !

J'avais jamais fait ça de ma vie. Vérifier de la marchandise, j’espérais que Jim finisse par me rejoindre après tout, ou qu'il m’envoie quelqu'un pour m'aider. Toutes ces cagettes et ces cartons semblaient lourds pour une seule personne.

Et pour le livreur, ça aller prendre des heures, et pour moi qui devais attendre sous la pluie et garder un œil sur lui pendant qu'il décharge. Je lançais encore un regard à la liste. Je finis par vérifier la conformité de la marchandise livrée, constater chaque anomalies, voir s'il n'avait rien oublié par rapport au bon de commande.
Rien ne semblait manquer pour ma part.

Quelque chose dans ces yeux me faisait croire qu'elle avait les idées ailleurs. Bien entendu elle portait intérêt au bon de commande mais elle semblait préoccupée par autre chose, ou quelqu'un d'autre. Elle s'était retournée et je pense qu'elle attendait de l'aide. Celle-ci ne vint pas.
Même s'il continuait de pleuvoir cela ne m'empêcherais pas de décharger rapidement le contenu de mon camion. Même si j'étais habitué à ce genre de livraison je fus toutefois surpris par le paradoxe entre la taille du restaurant et le contenu de la cargaison. Enfin bon, pourquoi pas après tout?
Après qu'elle m'ai dit qu'elle avait vérifier j'attendais sa réponse tout en essayant d'analyser son expression. Cette jeune femme semblait dynamique et n'avait pas ce que je pourrais appeler le "profil" de celui ou celle qui vient vérifier une commande. Mais je me disais intérieurement que tout le monde ne pouvait pas être en mesure de décharger un camion. Néanmoins elle ne faisait pas pitié et je ne me serais pas risqué à sous estimer sa force. De plus elle dégager une vitalité que je ne remarqué que rarement chez les clients que je livrais.
Les traits de son visage changeaient vite d'expression. Quand je lui ai tendu la feuille, de la surprise, puis une certaine forme de découragement quand elle ne vit personne arriver, et encore de la surprise et puis je ne sais quoi vis à vis de moi.
Pour en finir avec cette situation qui devenait gênante pour moi je me décida à la "rassurer" de ma rapidité et détendre l'atmosphère.

"Vous savez j'ai l'habitude des livraisons. Et même si le temps n'est pas très clément se n'est pas un soucis. J'en ai pour une dizaine de minute à décharger ça. Il me faut seulement savoir où déposer ce que je vais emmener. Le beau temps n'a pas à nous avoir, s'il fait beau là ( je lui désigna ma poitrine, pour le coeur) il fait beau. Je peux tout à fait comprendre que vous ayez d'autres choses de prévu, mais ne vous en faîte pas, je connais bien mon métier... Dites moi seulement ce que je dois faire..."

J'avais l'impression d'avoir parler vite ou je ne sais pas du moins de façon surprenante. J'ajouta à cela:

" Je n'ai pas l'habitude de faire travailler mes clients vous savez. Je me débrouille, mais je ne peux pas prendre de décision autre que le transport d'une commande"

Je souris de nouveau avec une expression engageante. J'attendais une réponse prêt à agir.

J'avais constater toute la marchandise. A regret, je savais que personne du boulot aller venir m'aider vérifier tout ça. Je me tourne vers Robert. Toujours aussi agréable, bizarre de rencontrer quelqu'un qui souriait tout le temps, d'habitude ils tirent tous la gueule. Mais lui était différent, ça rassuré quand même. Mais ça devenait lassant. Je finis par lui répondre :

- Rien ne semble manquer d'après la liste!

J'avais lancé ma réponse d'un ton un peu trop jovial à mon goût. Ça donnait sûrement l'impression que j'étais trop heureuse. Je repris mon attention sur le goudron puis sur le camion. Il finit par me rassuré, qu'il était du métier.

Que ça le gêner pas. Pour ma part, décharger un camion seule me mettrait en rogne. La pluie tombait encore plus dru que depuis que j'étais arriver au restaurant. La pluie ne me gênait pas, au contraire, elle lavait la bêtise humaine.

Je l'écoutais jusqu'au bout, déversé un flot de parole auquel je ne savais pas pour quelle raison il disait tout ça. J'étais pas du genre à parler au gens. Je pense qu'il essayait de détendre l'atmosphère, ça m'allait, si ça le gênait pas de faire tout lui même.

Je finis par lui montrer la porte par laquelle j'étais sortie sans dénier répondre, pour qu'il décharge la marchandise. Puis j'attendis qu'il décharge le camion. Que je puisse tout de même rentrer à l'intérieur, au sec.

Je m'étais surpris à parler autant. Même si mon métier m'oblige à rencontrer les personnes directement je n'est pas à faire de discours. Bon cela fais elle m'indiqua la porte par laquelle je devais passer pour entreposer le chargement. Je n'aimais pas être aider. Non pas que je sois asocial mais je faisais le travail plus rapidement seul. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'agissais ainsi et que le client n'avait rien ou peu à faire. Je pense que je surprend par cette manie mais personne ne m'en faisait la remarque ou me forçait la main pour m'aider.
Pour ne pas qu'elle attrape froid ou qu'elle me gène dans mes déplacements je lui dit simplement:

"Vous pouvez rentrer je m'occupe de ça, revenez dans un petit quart d'heure, sinon je vous ferai appeler. "

Sur-ce je ne m’occupa pas d'une réponse ou d'une expression quelconque. Je me mis au travail directement. Je ne referma pas la porte en entier derrière moi pour ne pas laissé entrer le froid ou la pluie. j'ai rejoint mon camion et pris six cagettes sur mes bras appuyées sur mon corps afin qu'elles ne tombent pas. Arrivé à la porte je ne vis pas la personne qui m'ouvrit mais se fut fort sympathique.
Comme je me l'était promis mon défilé ne fut pas entravé par la pluie. J'évitai cependant que fruits ou légumes ne se mouillent en mettant un torchon sur le dessus. Même si tout cela était encombrant il me fut aisé de tout transporter. Le plus lourd fut mon empilage de trois caisse de vins par bras, mais cela ne me ralentissait pas par rapport à un canapé.
Tout en faisant attention de ne rien abîmer et en étant le plus rapide j'ai rempli une petite salle de tout ce que j'avais à livrer ici.
A peine mon travail fini en même pas un quart d'heure que la jeune serveuse était de retour. Je nota que son arrivée fut mon rapide que la précédente. C'était-elle détendue?
Elle avait une serviette dans le main et avait l'air surprise par le nombre de chose posait ici et là entre le sol et les étagères. J'avais rassemblé les légumes entre-eux, les fruits aussi selon la disposition des lieux lors de mon premier franchissement du seuil. Je n'eu pas le temps de prendre la parole qu'elle le fit avant moi.

Je ne devais pas quitter le livreur. Je devais le surveiller. Il me semble, en cas de problème ou je ne sais quoi. Mais j'allais pas perdre mon temps à faire ça. Je retournais à mon service après que ce dernier avait fini par me dire qu'il allait se débrouiller et que je pouvais rentrer. Je haussais les épaules et retournais à l'intérieur.

Je servais deux ou trois tables avant de retourner dans l'arrière boutique voir s'il n'avait pas fini de tout enlever. J'essayais de ne pas me faire remarquer par Jim. J'étais censé surveiller et non pas reprendre mon service comme ci de rien n'était.

Je le voyais transporter les cagettes comme ci il portait un enfant de 30 kilos. Il en portait plusieurs à lui seul. Je le surveillais plus, je l'espionnais. Je secouais la tête et en fronçant le sourcil je revenais en salle.

J'étais déjà à ma cinquième table que je venais de finir de débarrasser, que je retournais finalement voir si le livreur avait fini. En effet, des tonnes de cartons, cagettes et autres étaient disposé ça et là dans la réserve. Je soupirais et me tournais vers lui.

- Merci de la livraison, en effet vous avez été assez rapide !

Je regardais la fiche de commande que j'avais laissé non loin et la signer avant de lui rendre.

Je ne pensais pas avoir perdu mon temps mais de là à dire que j'étais rapide... je ne me rendais pas bien compte. L'énergie de cette serveuse m'étonnais également. Je pris la feuille signée qu'elle me tendait. Sa signature fut rapide. Elle l'avait pourtant lu mais elle n'avait rien vu. Il manquait une caisse de grands vins que je n'avait pas reçu de l'entrepôt. Trop honnête pour omettre cette erreur et par peur que ça ne lui retombe dessus je lui fit la remarque en prenant un ton rassurant et ne pas l'embêter.

"Vous êtes speed aussi vous savez !... En finissant mon travail je me suis rendu compte qu'il manquait une caisse de grands vins mais je vais vous la chercher. J'aimerais savoir si je peux parler au patron pour que vous n'ayez pas d'ennuis?"

Cette fille était d'un naturel désarment et la voir planté là après son soupir et sa vivacité d'il y avait trente seconde me faisais encore sourire, même si celui-ci ne fut pas volontaire cette fois.

" Il pleut toujours autant mais si c'est urgent je m'engage à vous livrer, ou plutôt re-livrer, dans la demi-heure"

J'attendais de nouveau sa réponse et remarqua, non à la première fois, son maquillage peu marqué. Elle se retourna et me refit face. J'écoutais les bruits de la salle principale et sentais les odeurs de la cuisine. Je détestais les imprévus même si ce genre de choses arrivé fréquemment, surtout quand il y en avait autant. De plus j'avais une pensée pour la situation dans laquelle je la mettais. Le pire c'est que c'était même pas ma faute entière. Et dire que je pensais que cette journée allait s'améliorer. Je ne lui fit rien transparaître.

Je me tourne vers lui. Il finit par me dire qu'il manque une caisse de vin. Je roule des yeux. Manquait plus que ça, qu'il manque une caisse. J'avais pourtant bien vérifier. Tant pis, autant que ça me retombe dessus, j'ai l'habitude.

- Je préfère l'annoncer à mon patron !

Je souris en coin. Cela avait l'air de le contrarier que ça me retombe dessus. En tout cas, c'est l'impression que ça me donner. Je m'efforçais de paraître normal en retenant un soupire. Je finis par m'éloigner pour en parler à Jim pour la caisse de vin.

Il ne semblait pas surprit, il ne me dit rien de bien méchant, que la prochaine fois, s'il y en avait une, je devrais faire gaffe au contenu du camion. Je roulais des yeux. Il était étrange de le voir si gentil depuis la visite de mon avocat. J'eus un sourire aux lèvres avant de retourner voir le livreur.

- Il est pas pressé pour la caisse ! Juste qu'il aurait fallut faire attention.

Je me tue un instant. La façon dont je l'avais dit été d'un ton nonchalant. En plus c'était pas de ça faute. J'attendis un instant qu'il me donne l'heure à laquelle il allait repasser demain ou dans la journée.

Elle partit l'annoncer elle même à son patron. Je l'attendais là où elle m'avait laissé. Elle ne fut pas longue et revint quelques secondes plus tard. Je téléphona à l'entreprise qui aurait dû me donner cette caisse pour savoir 1- pourquoi je ne l'avais pas et 2- était-elle là bas? Il n'y avait pas de problème mis à part le fait qu'il l'avait mis dans une armoire fermée vu la valeur et qu'il n'ont pas pensé à me la donner.
Quand elle fut de retour je raccrochais déjà et elle n'eu le temps d'écouter que "Bonne Journée monsieur"

"J'ai contacté le fournisseur et je reviens vous livrer en début d'après midi. Si cela convient? Autre chose, je m'excuse que cela vous tombe dessus. Il l'avait mise dans une armoire fermée et ont oubliés de l'ajouter au reste. Je n'ai pas vérifié plus en approfondit que vous. EN plus la journée n'a pas commencé comme j'aurais aimé... Pardon, quand puis-je repasser alors? "

Plus je me disais d'arrêté de la bassiner plus je justifiais la situation pour ne pas la mettre davantage dans l'embarras. Elle ne paraissait pas s'ennuyer. Avait-elle besoin d'une pause, si courte soit-elle?
Je ne mesurais pas bien l'effet de se contre-temps pour elle. Et même si je n'avais rien à attendre d'elle, elle était marrante malgré tout.
Même si le temps lui ne s'améliorait guère la situation était paradoxalement moins tendue qu'à mon arrivée. Sans doute était-ce en lien avec l'activité en salle ?

Il était au téléphone quand je revenais. Enfin, il raccrochait seulement quand j'arrivais à sa hauteur. Il m'adressa un signe et repartie à faire un flot de parole, m’expliquant le pourquoi il n'avait pas la caisse en question et qu'il avait tout arrangé. Pour ma part ça me gêné pas vraiment ce genre situation.

J'avais l'habitude que mon patron me pousse sa gueulante. En même temps en ce moment il s'était calmer. J'avais cette chance en plus. Tu parles d'une chance. Ce livreur était bavard et plutôt sympathique malgré tout.

Par rapport à moi qui suis si réservé et je manquais de tact et de paroles. Je soufflais et réfléchis un instant.

- Si cela ne vous dérange pas, vous pouvez repasser avant 19h ?

J'attendais qu'il me confirme l'heure. Après tout, c'est de son point vu, si cela lui suffisait, s'il avait du temps à lui pour repasser. Ou bien demain, y avait rien qui pressait.

- Ou encore demain matin, ci cela vous convient ?

La situation ne la dérangé guère et elle me fit de nouveau face à proprement parlé. Son attention était belle et bien dans ces paroles. Elle avait cette fois-ci décochait deux phrases et me les avaient lancées comme deux flèches manquant leur cible. Et bien oui pour une fois je ne connaissais pas mon planning par cœur.

" Permettez moi un instant. Je vais consulter mon cahier et je vous dis ça."

A cet instant j'ai dû passé pour une tête en l'air. J'ai sorti mon cahier plié en deux de ma poche de pantalon avant de l'ouvrir à la page qui concerné cette journée. Il me suivais partout même s'il était commun et ne portait aucune référence aux jours de la semaine. Je lu mon carnet de bal assez chargé et faisais rapidement le calcul de mes trajets, temps de livraison et secteurs de la ville. Après un petit instant je lui répondis:

"Puis-je passer à 15h15? "

Calée entre deux rendez-vous cette commande parviendrait enfin ici dans son ensemble. Et la pauvre, avant qu'elle n'est pu en placer une j'ajouté déjà:

"Quand je suis entré tout à l'heure j'ai entendu le prénom Casey, c'est bien le votre? et, pourrais-je vous demander tout à l'heure? à 15 h 15?"

J'espérais ne pas trop l'ennuyer et me surprenait à débiter si vite mes paroles. C'est vrai que j'aime la communication avec d'autre, et particulièrement cette personne, mais rarement à ne pas leur laisser placer un mot...
Une fois fini mes conneries de tchatche je lui laissa le temps de me répondre. Je n'étais pas forcément pressé et je voulu lui faire sentir par une position neutre de mes mains sur mon cahier. J'affichais toujours un petit sourire, même s'il n'était pas nécessaire. Il n'avait rien d'ostentatoire.

Je restais neutre. Il finit par me dire une heure de la journée après avoir regarder dans son cahier. Rien ne pressait, mais apparemment il pouvait encore dans la journée. J'étais surprise qu'un livreur ait le temps de faire des livraisons aujourd'hui. Je hochais la tête, ça me dérangeait pas.

Le moment que le patron avait sa marchandise. Il finit par me demander si mon prénom était Casey. Cela ne le regardait pas. Je fronçais le sourcil en le détaillant avant de répondre.

- Oui, c'est moi !

Je levais une main machinalement à hauteur de poitrine. Comme ces filles qui se font appeler par leur prénom dans la foule avant l'entrer dans la salle de classe à la rentrée. Ça semblait idiot se genre de comportement.

Je grimaçais et confirmais encore l'heure de la livraison de la dernière caisse égarer qu'il devait nous rapporter.

Je finis par faire demi-tour et de retourner en salle continuer mon service. Il me restait encore quelques heures avant ma pause de 12h.

Il y a des jours où faire parler quelqu'un est plus difficile qu'on peut l'imaginer. Et dire que certain en font leur métier... Plus rapide que je ne l'aurais imaginé elle me renvoya à mon travail en quelques mots. et dire que mon patron me reprochait ma rapidité, même s'il s'en félicité aussi.

Je n'en tenu pas rigueur et lui confirma mon retour à l'heure prévue.
Elle était déjà repartie. Il ne me resté plus qu'à revenir avec la caisse manquante.

Je partis donc de nouveau sous la pluie qui n'avait pas cessé. Je me suis rendu à mes différentes livraisons après un casse-croûte rapide. Le début d'après-midi promettait de passer très vite. Enfin la pluie se calma un peu et permit à mes yeux un peu de répits à travers le pare-brise. Je fit un saut par l'entrepôt, je récupéra le précieux carton et le bonus du patron avant de me rendre de nouveau à ce petit restaurant. Il était 15 h quand je me trouva derrière la porte de secours à l'arrière du bâtiment.
Mes cartons dans les bras je tapa à la porte et attendis qu'on m'ouvre. Ce n'était pas casey qui m'ouvrit mais un homme de taille moyenne.
Je demandais alors à cet homme si je pouvais voir Casey et il me dit qu'il allait l'appeler. Il me précisa que c'était sa pause.
Et une fois qu'il s'était retourné je leva les yeux au plafond. Dehors la pluie avait cessait, je n'écoutais plus rien. Et je me dis interieurement: " Y'a des jours t'es un chieur. Même quand tu le veux pas."
J'attendis là que quelqu'un se présente à moi, les bras pleins par ces deux cartons.

J'avais reprit mon service depuis 3 heures déjà. J'en avais un peu marre, entre traverser le restaurant prendre les commandes de la table 1, 3, 5 puis dans l'autre sens 2, 4, 6 et rebelote encore. Débarrasser, discuter avec le client car il ne sait pas quoi prendre. Hésitant sur certains plats proposé sur la carte.

Demandant le menu du jour puis changeant d'avis. J'avais envie de meurtre. Je me forçais à rire à leurs blagues, à sourire et de les regarder dans les yeux.

Je nettoyais une table quand Esteban, un grand châtain d'un mètre soixante-dix, m’appela des cuisines. Le livreur était de retour. Et pourquoi ça me regarder ? Il m'annonça qu'il me demandait. Bizarre. J'avais pas besoin d'intervenir. Les clients se faisaient rare et Jim ou bien quelque d'autre avait le temps de se rendre derrière.

La pluie avait cessé tout bonnement de tomber, le soleil n'était pas au rendez-vous. Je déposais mon plateau sur le comptoir et rejoignais l'arrière boutique en traînant les pieds. Je poussais la porte. Le livreur se tenait avec ses deux cartons. Je me demandais ce qu'il pouvait bien me vouloir. J'ouvris la porte plus grande.

Elle apparut à la porte. Elle avait tiré une bonne partie de sa journée de travail et avait peut être encore a assurer le soir. Je la vis peu après l'avoir fais demander. Elle devait se demander pourquoi elle, et pourquoi elle devait se trouver encore derrière.
Elle entrouvrit la porte, puis l'ouvrit plus grand et resta ainsi sur le seuil.
Je lui souris encore et m’approchai un peu avant de lui adresser la parole. Je laissai tout de même une distance suffisante pour ne pas la gêner.

"Re-bonjour, je vous ramène comme prévu la caisse de grands vins que je n'avais pas ce matin."
(une seconde)
"Mais s'il n'y avait que ça je ne vous aurez pas embêté. Tenez prenez ce carton, il n'est pas lourd."

Je lui tendis le carton de mon bras gauche tout en gardant les vins sur mon bras droit.
Elle fut surprise par cela. Je savais ce qu'il y avait dedans mais je pense qu'elle était loin de se douter d'un tel acte par le fournisseur et moi-même.
En récupérant le carton de vin j'émis une réflexion sympathique au patron et lui avais dit qu'il pouvait faire un geste et ainsi garder une bonne clientèle.
Pour le bar il avait offert une boîte pour mettre des tickets ou des amuses-gueules. Et juste pour elle il avait glissé une rose rouge. Non pas pour la drague mais une façon simple de dire pardon et garder une bonne relation. J'en avais eu l'idée, histoire qu'aucun préjudice ne nous retombe dessus. Un nous incluant si bien les relations entre le fournisseur et le restaurant, mais aussi entre une petite serveuse dynamique, et moi.
Maintenant j'attendais sa réaction, elle plongea son nez dans le petit carton...

Je le détaillais un instant. Le silence pesant se fit sentir. Il me salua de nouveau et il finit par me passer un des cartons, qui m'assura léger. Je lui pris sans me poser de questions. Deux cartons, alors que, si j'avais bien compris, il en manquait juste un. Il y avait bien Jim qui aurait pu le faire, récupérer ces cartons. Que pouvait-il avoir dans ce carton ? Il était bien léger pour un supplément de vins ou bien pour autre chose.

Je fus assez étonné de me retrouver avec ce carton dans les bras. J'avais passé une grosse journée aujourd'hui et aussi j'étais vraiment fatiguée d'avoir autant travaillé à courir un peu partout. Je voulais tout de même être efficace, de puiser encore de l'énergie au fond de moi. Je n'avais pas envie de me faire taper sur les doigts.

Même si, en ce moment le patron semblait étrange, à être tout miel avec moi. Je jetais un rapide coup d’œil dans le carton qu'on venait de me passer. Pas que je sois curieuse, mais cela me semblait tout de même étrange de voir un second carton comme celui-là.

J'entendis le livreur dire à mon patron quelque chose auquel je ne fis pas trop attention. Dans la boîte je découvris une boîte pour sûrement mettre des amuse-bouches, je ne savais pas trop ce que c'était et au-dessus une rose rouge. Je la sortis et la regardais sans vraiment comprendre. Pourquoi une rose rouge se tenait là ? machinalement, je la sentis avec un pauvre sourire sur les lèvres.

- Et ça c'est pour quoi ?

Le patron vint voir aussi ce qu'il se passait. Le restaurent était calme et les personnes n'affluaient plus. Cet homme me semblait sympathique et fut compréhensif. Il ne voulait bien entendu que cela ne se reproduise pas à l'avenir. Je lui dis avec simplicité et en plaisantant que l'imprévu faisait partie de nos métiers. Il acquiesçait avec la même expression.
Puis il repartit quelques instants plus tard pour "arranger la salle". Je me tournai vers Casey parce qu'elle s'adressa à moi :

"Et ça c'est pour quoi?"

Elle parlait de la rose dans ces mains. Cette jeune femme était surprenante en tout point...Je ne sais pas comment elle vivait, elle ne semblait pas habitué aux intentions envers elle.
Je lui adressa alors la parole avec un ton de plaisanterie:

"D'après vous?"

Elle ne répondit pas.

"La question n'est pas pour quoi ? mais pour qui ?"

Elle regarda de nouveau la rose.

"Si vous voulez vraiment un message si elle ne suffit pas en elle-même; alors prenez simplement les mots pardon et bonne continuation."

Elle avait compris. Cette fille n'était pas vraiment le type féminin des clichés. Elle n'avait pas l'air flattée, mais ne semblait pas en vouloir à quelqu'un non plus. Elle fut surprise, étonné par un tel geste. Le patron m'avait dit que cette employée n'était pas comme les autres. Et c'était vrai.
Elle se tenait devant moi avec un rictus sur les lèvres. A ce moment là, et c'était la première fois depuis que je l'avait vu, son expression était spontanée. Bien sûr il m'était impossible de deviner ces pensées. Qu'allait-elle faire maintenant? Encore se cacher derrière une parole courte, et être expéditive ? Filer avec un au revoir ? m'envoyer sur les roses? (oui cette réflexion intérieur me fit sourire malgré un jeu de mot bien pourri). Ou me surprendre d'une autre réflexion ?

Mon patron vient de nouveau discuter avec le livreur. Lui expliquant de faire tout de même attention la prochaine fois pour la livraison. Il se tourna vers moi et retourna en salle. Je le regardais s'éloigner avant de me tourner de nouveau vers le livreur.

La rose encore à la main. Elle semblait encore fraîche. Je l'examinais, attendant qu'il me réponde. Quand il le fit, je fus surprise de sa réponse. Une rose. Rien que ça ?

Je n'avais jamais reçu de fleurs. Pour quelle raison ? Et surtout pourquoi il m'offrait cette rose. Je n'avais rien fait de subtile. Je l'ignorais et parlais pratiquement pas.

J'avais l'impression même, à y réfléchir, que je l'envoyais chier. Ou qu'il avait eu l'impression qu'il m'ennuyait. C'était pas le cas. J'étais comme ça avec tout le monde en réalité. En faite, si, ça m'avais ennuyé de m'occuper de cette livraison, mais c'était pas à lui que j'en voulais.

- Bon et bien, merci d'être revenu pour la caisse.

Je regardais de nouveau la rose. La pluie recommença à tomber doucement. Que pouvais-je dire de plus. M’excusais de mon comportement ? J'étais pas méchante. Je me forge juste une carapace, pour éviter de m'attacher au gens qui partent trop vite.

- Et je vous remercie pour la rose, mais ce n'était pas la peine !

J'avais dit cela d'un ton un peu timide. C'était une drôle d'impression de dire des remerciements, ce n'était pas vraiment moi. Mais bon, il faut un début à tout. Qu'il compte sur moi pour lui faire des éloges. J'avais les idées ailleurs. Mon service terminait dans 4 heures, j'avais encore la plonge à faire et le coup de balai à passer dans le restaurant.

S'il y avait une allégorie du paradoxe et de la timidité je l'avais en face de moi. Bien que je ne sois pas extravertis pour autant je sentais que mes paroles et gestes n'étaient pas mal placé. Tout cela était plus comme une véritable surprise, véritablement au premier terme. Cela m'enjouai sans que ne comprenne vraiment pourquoi. Je me dis que la simplicité pouvait bien des fois abattre toute la monotonie de la vie.
Je ne devais être qu'une personne de passage pour elle, quelqu'un qu'elle pensait ne jamais revoir et ne pouvoir rien me concéder pour si peu.
Elle paraissait en vouloir au monde et le fait de ne pas agir dans sa vision d'un monde contre elle la déstabilisait. Enfin tout cela n'était que de moi. La vérité est subjective après tout.
Elle me remercia timidement et était confuse de ce présent qu'elle tenait maintenant comme un trésor.
Je lui souriais encore. Son naturel me plaisais et elle partit de nouveau dans son univers à penser maintes choses à la fois.
Je la tirais une seconde de ces pensées pour la saluer et repartir. Malgré tout j'avais aussi du travail à terminer.

"Non se n'était pas la peine. (je la taquinais un peu) Ce n'est rien. Je vous remercie et vous dit au revoir. Et qui sait peut être à bientôt ? ! "

J'avais comme l'envie de lui faire la bise. Mais qu'est-ce qui me prenait ? je la connaissait à peine. Cette rencontre resterait dans ma mémoire.
Je repartis vers mon petit camion de livraison sous la pluie qui avait repris.

À la base je restais stoïque, face aux épreuves et je me renferme sur moi et détaille les gens sans rien dire. Mais là c'était différent, je dois bien avouer. S'il n'y aurait pas eu autant de monde aujourd'hui au restaurant, jamais je n'aurais rencontré ce livreur.

Un type qui déverse autant de parole devait être très entouré, avoir des amis, être sociable ce n'est pas tellement donner à tout le monde. Moi, je n'étais pas sociable, je l'étais juste quand j'en avais envie. Mais là, je voyais pas pourquoi il répétait ma phrase, me taquinait-il ?

C'était étrange. Il me jeta une dernière phrase d'espérance, de me revoir. Cela était peut-être valable, je travaillais ici, pour combien de temps encore, là je savais pas. Mais si un autre livreur aussi bavard et bizarre que ce type repassait, ça allait aller.

J'eus la sensation qu'il allait se passer quelque chose d'étrange dans la minute à venir. Bizarrement je restais sur place attendant la suite. Mais rien n'arriva. Il finit par partir vers son camion. Je le saluais machinalement. Je retournais à l'intérieur finir mes quatre heures qu'il me restait avant de pouvoir rentrer chez moi.

RP TERMINE

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[TERMINE] Journée pourrie | PV Robert Wunsch

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