Le vent s'était levé et quelques feuilles passèrent à mes pieds, accompagnées de quelques déchets. Je soupirais, rien n'était bien agréable longtemps. Ou peut-être est-ce moi qui n'arrive plus à percevoir la beauté dans les choses les plus simples. J'essayais de me vider l'esprit après ce que je venais de faire. Je paraissais calme mais je devais le devenir. Peu à peu mon souffle avait repris un rythme normal. J'écoutais sa réponse alors que nous dirigions déjà vers la voiture. Je shootais dans un caillou en direction du mur de l'immeuble. Je redressais la tête une fois que nous n'étions plus qu'à deux pas de la voiture.
« Ok. J'temmene chez toi. Mais c'est toi qui téléphone à Robert. Aller montes... »
Ma voiture était heureusement nickel. J'ouvrais la porte de son côté et la laissais se débrouiller. J'étais en train de me demander comment je pouvais finir de régler le plus simplement la fin de cette affaire avec le gros bonnet. Je pensais à prendre un fusil et me poster, observer et en finir pour de bon avec une amie de cartouche. Comme je pouvais le faire dans l'armée après ma formation de tireur d'élite. Je faisais le tour de la voiture en regardant dans la rue. Rien ne me sembla suspect. Je rentrais et claquais la porte. Je jetais machinalement un coup d’œil dans le rétro central. Le gars louche ressortait de l'immeuble. Je levais ma main droite au cas où elle veuille me parler et l'en empêcher le temps que je sois concentré sur ce gars. J'avais retenu mon souffle. Il entra dans une voiture, démarra et nous croisa sans même nous regarder. Il n'en avait rien à faire de nous en fait. Elle claqua sa porte. Je baissais ma mais et relâchais mon souffle. Je fouillais dans ma poche. J'avais oublié que c'était elle qui avait le portable. Je perdais la tête en courant. Elle s'attacha en m'interrogeant du regard. C'est vrai j'avais oublié de lui dire que je regardais le gars et surveillais nos arrières.
« C'est rien. Tu peux appeler Robert... Et tu peux me donner ton adresse qu'on y aille ... »
Je posais mon sac sur le siège arrière et cherchais mes clefs que je tenais dans ma main gauche. Je soupirais et les passais dans ma mains droite pour les glisser dans le contact. J'attendais avant de démarrer.
En sortant de chez Tancred j'aurais aimé dire quelque chose de plus à Casey. J'ai fini par partir sans trouver de mots bien recherché. Faire attention devait être évident pour elle... Je soupirais à cette pensée. Je montais dans ma voiture et pour la première fois je sentais qu'il manquait quelque chose. Je montais le volume de ma musique pour combler une part de ce vide. Même si elle ne paraît pas beaucoup elle était là...
Je me dirigeais vers le centre sans trop d'encombre suivant les indications qu'on venait de me donner. Je connaissais ce quartier, comme beaucoup d'autre, et savais où pouvoir trouver une place pour me garer. Une fois en approche de l'immeuble je me rappelais du quel il s'agissait et ralentissait. Je repérais la fenêtre qui pouvait me concerner. Par chance je trouvais une place qui donnais sur ce côté de la rue. Je fis mon créneau mais décidais de descendre pour savoir si c'était bien là. Il fallait que j'en ai le cœur net. Je fermais ma voiture et entrais sans difficulté dans le hall d'entrée de la résidence. J'étais plutôt dans un milieu huppé. Je fis comme si de rien n'était et cherchais les boîtes aux lettres. Je les aperçus dans une salle adjacente. Un homme m'interpella et me demandait ce que je cherchais.
« Bonjour, excusez-moi.. J'ai une lettre à poster pour Charles Duker... Mais c'est de la part d'une de ses amies... c'est un peu secret sinon je s'rais pas là. »
Par ce petit tour de passe passe il me laissa accédé à la pièce. Je cherchais son nom. Je le trouvais sans trop de difficulté. Il était au troisième. Je retins le numéro de l'appartement. De retour dans le hall je souris au gars qui m'avait interpellé. Je cherchais un plan du bâtiment et n'en trouva pas. Je vis un homme sortir et décidais de changer de stratégie. Je e rattrapais et fis mon intéressé, comme si j'allais changer d'appartement. Il me dis ne pas avoir beaucoup de temps et pourtant il m'en offrit juste assez pour que je sache que j'étais garé sous la fenêtre de celui dont j'avais la surveillance. Je sortis du bâtiment et regardais derrière moi si personne ne me semblait suspect. Tout me semblait normal. Je retournais à ma voiture tranquillement et levais un peu le nez en ouvrant ma portière pour voir que les volets étaient ouverts, ainsi que les rideaux. Je me rassis dans ma voiture. Je pris des jumelles et vis le gars passer devant la fenêtre. * Bon maintenant bouges plus * Cette réflexion personnelle et intérieure valait autant pour lui que pour moi. Je posais mes jumelles et regardais inlassablement cette fenêtre et la porte d'entrée de cette résidence. Je réactivais mon poste pour écouter ma musique. Je posais mon portable devant de sorte à ce qu'il sonne je puisse le voir vibrer, un peu entendre, ou le voir s'allumer. J'en ai vu du monde ! Le gars ne semblait as avoir envie de bouger aujourd'hui. Ce que je ne comprenais pas vraiment c'est pourquoi il passait autant devant la fenêtre sans jamais jeter un coup d’œil à l'extérieur.
Je commençais à trouver le temps long quand mon cd eu fait un tour et était à la moitié du second. Le gars était à présent avec une femme blonde, et sûrement occupé, à moins que je sois un gros pervers. Je pensais à ce que je pourrais faire du reste de ma journée. Une fois que cette histoire serait finie, verrais Casey en dehors de mes livraisons au restaurent ? Une fois qu'elle sera remise prendrait-elle du temps pour venir me voir ? Je portais attention à la musique pour éloigner ces pensées tout en fixant la fenêtre. Rien ne me fis détourner le regard.
Enfin mon téléphone sonna. Je coupais la musique et décrochais. C'était Casey qui me disait qu'ils en avaient fini avec le drang-zorn. En regardant l'heure je me rendis compte que j'avais un peu surestimer le temps que j'avais patienté. Depuis chez Tancred à maintenant cela faisait une petite heure. Malgré le soleil quelques gouttes commençaient à tomber sur mon pare-brise. Une partie du ciel sur ma gauche c'était noirci. Je lui répondis :
« On se rejoint chez toi alors. Bonne route et à toute suite »
J'arrivais sur place, alors qu'ils m'attendaient en bas, une dizaines de minutes plus tard. Je me garais et arrivais à leur niveau à pied. Je remarquais que Casey avait les larmes aux yeux. Tancred avait dû tenter de la rassurer. Celui-ci m'indiquait de lever les yeux avec son index. Je suivais son geste du regard et vis que son appartement avait brûlé. Je me rapprochais d'elle et n'eus pas le temps de lui glisser un mot rassurant que le « chef » de la résidence vint avec trois gros sac dans les mains.
« Voilà, c'est tout c'qu'on a pus sauver de votre appartement. Je vous offre les loyers … mais je veux plus vous revoir ici ! »
Seul Tancred très réactif eut le temps d'en placer une :
« Co****d Vas t'faire fout' »
Je pris Casey par l'épaule et la pris dans mes bras.
« Je peux te dépanner si tu veux... On trouvera qui a fait ça. Je te le promets. »
Je voulus la décoller de moi mais ne la força pas. Elle en avait la possibilité. Je la réconfortais comme je pouvais.
« La maison est grande est sûre... Acceptes mon aide... Pas forcément par obligation d'ailleurs... Je... »
Tancred me faisait signe d'arrêter, que c'était bon, elle avait compris. Je me tus et attendais la sur le trottoir sans emprssement.
Elle se dégagea vite de mes bras. Elle pleurait et rageait à la fois. Les sacs posaient à ses pieds la fit hésiter. Je voyais bien qu'elle était un peu perdue, mais je ne savais pas quoi faire... Alors que je venais de lui faire ma proposition sans réfléchir je voyais qu'elle réfléchit une seconde avant de me donner une réponse. Aucun sanglot ne se sentit dans sa voix. Elle anticipa même une réplique que j'aurais bien pu lui adresser. Je n'allais pas sourire dans une pareille situation mais je le pensais. Il ne serait pas facile d'expliquer imaginer un sourire et faire dessiner sur ses lèvres ce qu'on aurait voulu être un rictus. Je ne pu m'empêcher de sourire en effet je pense. C'était inapproprié mais je n'en eu pas honte. Je hochais la tête en décidant de bouger. Elle ramassa les sacs à ses pieds. Une pluie fine commençait à tomber alors que le soleil illuminait toujours le trottoir. Je parcourais le visage de Casey pour y capter une expression, une piste pour que je puisse parler. Mais je parlais trop et décidais de la fermer cette fois. Je ne connaissais pas cette situation et je n'étais pas comme elle. Je devais la respecter autant qu'elle pouvait me supporter avant d'enfoncer un clou au mauvaise endroit. Tancred coupa ce petit silence en disant qu'il « rejoignait sa bagnole et rentrait chez lui ». Je lui fis signe que ça allait que et je m'occupait d'elle. Il me prit quelques secondes à part pour me dire qu'il allait s'occuper du « gros ponte » comme il l'avait appris. Son ton rageur me fit comprendre après une tentative de protestation que je n'avais pas à ajouter quoi que ce soit. Il avait pris la décision de le sniper... Je n'aimais pas cette solution mais je n'avais plus mon mot à dire. Il partit avant que je ne puisse plus discuter avec lui. Je me retournais donc vers Casey en lui faisant un sourire en coin. Je lui pris les sacs des mains pour qu'elle puisse se déplacer avec ces béquilles. Je lui avais pris des mains avec douceur. Je commençais à marcher vers la voiture sans un mot. J'étais tiraillé entre penser à réorganiser ma maison pour un temps et rattraper Tancred pour l'empêcher d'agir ainsi. Arrivés au croisement de la rue j'entendais la voiture de Tancred démarrer et partir. Je me retournais et la vis tourner au coin opposé. Je soupirais et espérais qu'il fasse le bon choix, et que ce choix soit réfléchit.
Casey me regardait mais je ne lui dis rien. Je vérifiais qu'il n'y ai personne avant de traverser et ouvris ma voiture. Je plissais un peu des yeux avec la pluie qui se faisait plus importante. Les gouttes ne grossissaient guère mais l'horizon se bouchait vite. J'ouvris la porte à Casey en mettant les hanses des trois sacs dans ma main gauche. Je la laissais monter et se débrouiller avec ces béquilles. Personne dans la rue n'était là pour râler que la porte restait ouverte. Je la laissais s'installer et allais ouvrir mon coffre pour y mettre les sacs. Je le refermais et allais me mettre à ma place. Je pensais alors à ce que Tancred allait faire. Il fallait vraiment que je m'oppose à cela ou que je me convainc que le pire est le mieux au final. N'est-ce pas un pourri après tout qui a fait plus de mal que je n'arriverais à faire pour aider les autres ? N'était pas lui le responsable de tout ça ? Le problème était que je n'arrivais pas à m'en convaincre. Peut-être étais-je trop honnête, ou bien accordais-je trop de valeur à la présomption d'innocence. Je savais pertinemment que tous les hommes n'étaient pas bons... Je me rappelais de quelques soirées avec mes amis en France où nous parlions de la peine de mort abolie dans notre pays. Je me rendais compte que le choix n'était pas facile. Et ce n'est pas à un seul homme d'en décider. Je ne pensais pas là à être gentil avec cet homme malhonnête mais se trouver plus fourbe que lui et lui faire payer. Quoi de pire que la mort ?
Alors que je cogitais et étais parvenu à cette idée Casey me regardait sans rien dire. Je démarrais déterminé à stopper Tancred.
« Excuses ma conduite » dis-je à Casey pour seul explication.
Je tournais la clef du contact et me dessinais le chemin le plus court et le moins encombré pour rejoindre la maison du Hundjager. Je démarrais sur les chapeau de roue et conduisais vite. Elle remarqua que nous n'allions pas chez moi. J'étais concentré sur ma route, mes rapports à passer et tout ce que je devais anticiper pour arriver avant ou peu de temps avant qu'il fasse une connerie. Les essuie-glace battait la pluie et la musique couvrait le bruit du moteur. Je ne sais pourquoi je pensais une seconde au kiné. Je regardais l'heure et calculais. Je calculais le temps que j'avais pour atteindre mon objectif, celui que j'aurais pour le convaincre, voire me battre, et celui qui me resterait pour appeler et repartir vers chez moi. J'avais donc l'heure approximative à laquelle je pouvais lui demander d'être chez moi. Je baissais le son de la musique et passais un rapport dans la seconde. Ma conduite était rapide et un peu moins souple qu'à mon habitude, sans être saccadée. Casey me sortit de mes réflexions calculatrices. J'attendais qu'elle répète car je ne l'avais pas entendu.
« Pardon ? »
J'évitais une portière qui s'ouvrait et continuais sans détacher mon regard de la route mais attentif à sa répétition.
Je venais de comprendre ce qu'elle avait dit en premier. C'est vrai que je roulais vite mais j'avais la situation en main. Je devais un peu ralentir à cause de la pluie pour pas perdre le contrôle. C'est ce que je fis une fois arrivé en périphérie de la banlieue. Sans détacher mon regard de la route et en continuant relativement rapidement, plus proche de la normale temps sec, je me décidais à lui dire ce que j'avais en tête.
« Tancred veut sniper le gars qu'est à l'origine des ordres contre toi, et sûrement d'autres personnes... On va donc chez Tancred. Bien que l'autre mériterait bien une balle, je ne suis pas pour. Je... Je vais l'empêcher d'aller le tuer comme ça. J'veux pas forcément qu'il s'en sorte, mais être plus intelligents que ça... Et … Si j'conduis comme ça c'est pour y arriver à temps. A la fois pour Tancred mais aussi pour toi un peu... Et j'pourrais pas m'dire qu'j'ai pas empêché ça, j'aurais au moins tenter quelque chose en espérant ne pas le regretter... L'autre chose que j'avais en tête était celle du temps qu'il me resterait pour appeler le j=kiné et lui dire de venir chez moi... Et point de vue timing c'est impec'... j'sais pas c'que tu peux penser mais pour moi c'est hors de question de laisser tuer un homme de sang froid, aussi pourri soit-il, et c'est pas ça qui le fera payer. Je … Voilà, j'sais c'que je fais et c'est pas la première fois que je conduis à cette allure sous la pluie dans cette ville. On est chez Tancred dans deux minutes à peine... »
Vider mon sac venait de me faire du bien. J'avais un peu réduis mon allure mais continuer à 110 km/h sur la route droite vers chez mon ami. Je doublais tout ceux qui étaient sur la route sans encombre. Je ne sais si c'était la chance mais au moins j'avais cela pour ne pas me retarder. Après une seconde de silence je reprenais déjà :
« Après m'être pris avec Tancred... parce que je ne suis pas sûr de pouvoir parlementer alors qu'il a une idée en tête si précise... Après on se rendra tranquillement chez moi... Je suis désolé... Pour ce qui t'arrive et ce que je peux te faire subir... »
Nous arrivions à pleine vitesse dans la banlieue où il vivait. Arrivés un peu plus proche je vis que sa voiture était dans la cours. Il venait d'arriver. Il ouvrait la porte de son hangar. J'entrais à mon tour dans la cour après avoir freiné progressivement et fort, quasiment pilé. Je m'arrêtais, coupais le contact et tirais le frein à main en appuyant sur le bouton pour ne pas faire craquer le câble. Les essuie-glaces s'arrêtèrent sur le pare-brise. La pluie tombait maintenant forte et la terre était devenue boue. Je marquais un instant de pause. Je sais qu'elle avait écouté ce que je venais de dire mais aucune réponse de sa part. J'ouvrais la porte et la regardais une seconde :
« A toute à l'heure »
Je fermais la portière et courais sous la pluie vers le hangar-maison de Tancred. J'avais laissé les clefs à Casey et n'avais pris que ma veste. J'ouvrais la porte et vis Tancred dans son placard à arme. Il préparait son fusil et sa lunette. Il remarqua ma présence et gueulait déjà que je devais partir. Je refermais la porte et avançais vers lui.
Il gueulait alors que j'étais à peine entré. Il allait encore m'entendre. Il m'intimait de ressortir et le laisser se préparer. Il m'insultait alors que j'approchais. Je n'étais plus qu'à quelques pas de lui. Il avait sorti une arme de combat pour tirer de loin. Le connaissant, il avait déjà tout calculé et savait aussi comment faire, où se poster et comment tirer... Je savais qu'il voulait faire ça pour le bien de Casey, et qu'il pensait à mal pour aider. Il devait avoir été confronter à cet homme par le passé pour avoir une telle rage contre lui.
Je reculais d'un pas alors qu'il étalait un équipement divers sur son plan de travail. Alors qu'il revenait au placard je m'interposais. Il m'insulta de nouveau et gueulait comme un pendu. Je lui disais qu'il pouvait bien en perdre la voix que je ne bougerais pas. J'essayais de lui faire entendre raison mais rien n'y faisait. Comme je l'avais prévu il s'agaça et finit par en venir au main. Pour m'enlever de son chemin il me pris par le bas du ventre comme s'il allait me plaquer. C'est ce qu'il tenta mais je n'étais pas si facile à bouger. Il m’asséna alors un premier coup de poing dans le ventre. Je répliquais en lui tapant dans le dos et en remontant mon genou. Je tentais ensuite de me dégager de de ses bras. Il pris une prise plus haut et me mit un coup de tête dans l'épaule. Il s'éloigna de quelques pas en arrière et nous nous battions à travers la grande pièce. Il utilisait toute sorte d'objet non tranchant pour ne pas me tuer. Mais si je pouvais tomber assommé cela l'arrangerait bien. Je ne ripostais pas beaucoup et essayais de me contenter d'atténuer sa rage. Je savais qu'il était moins endurant que moi et se devait être ma seule force. Les moments où je le croisais et ne pouvais éviter ses coups qu'en les parant se firent de plus en plus rare et moins violents. J'avais quand même pas mal douillé et ma lèvre inférieure saignée. En pensant à Casey je baissais la tête et chargeais alors qu'il se retournais du bureau là où je l'avais envoyé. Ma tête heurta son épaule et ma course nous entraîna dans le fauteuil qui basculait. Je m'assis sur son ventre. Il fut surpris de cette attaque et était enfin fatigué. Il laissa ses bras retomber au sol au lieu de continuer de se débattre. Nous avions grogné comme des bêtes et nous étions battus comme des forcenés pour en arriver là. Je me relevais alors qu'il restait au sol à sourire. Il se trouvait con c'est déjà ça. Je l'aidais à se relever d'une main et remettais le fauteuil en place de l'autre.
« Sacré Robert. T'me fais chier mais j'apprécie quand même. J'bouge pas d'là. Mais si t'as rien préparé avant d'main midi j'y vais et j'le bute, bien propre... »
« J'en doute pas. J'te connais gars, mais toi aussi tu m'connais. Alors tu sais bien que j'serais là demain avec un plan. Je viens manger ? »
« Ouais, amène la blonde si tu veux... Aller … à demain l'ami »
Me disait-il la tronche toute rouge et des taches de sang un peu partout. Finalement je lui en avait fait baver. J'étais pas très bien mais décidais quand même de repartir. Mes mains et mes épaules étaient un peu plus douloureuse. Mes jambes et mon dos étaient comme engourdis. Je lui fis un signe de la main comme les militaires avant de sortir sous la pluie battante et refermais la porte. Casey avait trouvé comment passer le temps. Ma voiture tournait un peu. Sans doute avait-elle mis le contact pour les essuie-glaces, le chauffage ou encore la musique. Je m'avançais vers la voiture. Elle releva la tête vers moi. Je marchais doucement pour ne pas glisser dans la boue. J'avais pourtant envie d'aller plus vite me mettre à l'abri et dire à Casey que tout allait bien. J'écoutais de la musique une fois plus près, peut-être l'avait-elle laissé... heureusement elle s'était trouvé à s'occuper plutôt que de venir voir. J'entrais enfin dans la voiture. J'étais trempé de la tête au pied. En plus cette fichue veste n'avait pas de capuche et j'avais oublié de prendre mon chapeau. En même temps rien ne prévoyait qu'il puisse pleuvoir autant. Nous étions quasiment sous une tempête. Je posais ma veste et la mis sur le siège arrière. Je me retournais et regardais alors Casey. Pas besoin qu'elle me pose de questions. Son regard était bizarre, mais je devais avoir une tête qui faisais peur. Je mis ma main sur ma lèvre. Il y avait du sang sur mon doigt que je léchais.
« J'ai réussi à convaincre Tancred de... que nous pourrions adopter un autre plan. J'y réfléchis... on peut y réfléchir ensemble... Et on en reparle avec lui demain un peu avant midi.. On … hum... On mangera ensemble... Il t'invite... euh... S'il te plaît, devant toi dans le vide poche, il y a un paquet de mouchoirs, tu peux m'en donner un... »
J'attendais qu'elle réagisse à mes paroles et qu'elle me donne un mouchoir pour stopper le sang de ma lèvre et essuyer celui sur mon visage. Je lui souriais un peu pour la rassurer. Mais je ne pouvais pas sourire longtemps à cause des douleurs. Je tentais de rester le plus neutre possible pour ne pas me montrer faible. Je savais qu'il tiendrait parole. J'avais hâte de pouvoir rentrer chez moi. Je baissais le pare-soleil et dépliais ce qui cachait la petite glace. J'avais en effet quelques gnons, du sang sur le front pas à moi, et ma lèvre qui était coupait. Je m'en sortais bien. Un peu de repos et ça irait mieux. Casey me fis un peu réagir...
C'est vrai qu'il ne m'avait pas loupé, mais au moins j'étais parvenu à mes fins. Je souris à sa remarque. Je la regardais une seconde avant de prendre le mouchoir. Je me regardais ensuite dans la petite glace. Je ne lui donnais pas de réponse. Je me décollais du siège et avançais légèrement. Une fois plus près, j'essuyais le sang sur ma lèvre et puis sur mon front. Je revenais sur ma lèvre d'où le sang coulait encore. Je passais alors ma langue sur l’éraflure. Je passais le dos du mouchoir sur mes joues, puis au dessus de mes sourcils. Je ne sais pas ce qu'aurait pu faire d'autre Casey mais elle me regardait. Son regard me fit sentir bizarre en ce moment où j'étais plus en train de me refaire une petite beauté comme une gonzesse plutôt que de continuer à agir. Je réfléchis alors à un futur proche non résolu.
« Tiens... Prends mon portable et appel le kiné. Tu lui dis que Robert a téléphoné pour toi. Tu lui demande s'il peut venir à la même heure chez moi... Tiens...Hum... Pour lui donner mon adresse précise tu l'as ici.... Non, pas envie. »
Je lui tendais mon portable que je pris dans ma poche de jean. Je posais le mouchoir devant mon levier de vitesse où il y avait un trou pour poser ce qu'on voulait. J'ouvrais mon vide poche pour lui montrer un papier que j'avais scotché avec mon adresse écrite. Au début c'était pour me souvenir et l'avoir sous la main quand je faisais des demande d’emploi, maintenant je la laissais là. Comme quoi les choses peuvent trouver une autre utilité avec le temps. Je pensais qu'elle allait râler alors j'avais dis ne pas avoir envie, sous entendu de discuter de ça. Je me repositionnais et démarrais la voiture. Je coupais le son pour qu'elle appelle. Ce que je l'enjoignais à faire d'un simple regard. Je mis le chauffage et les essuie-glaces un peu plus forts. Après avoir passé la première je m'engageais sur la route du retour jusqu'à chez moi. Il était déjà 16 heures.
Titine me conduit jusqu'à chez moi sans que je me rende vraiment compte que je sois arrivé dans mon quartier. J'avais tellement l'habitude de faire ce trajet que je ne faisais plus attention au détail de la route. Je me contentais de surveiller la circulation et les gens qui ne savent plus rouler dès que la moindre goutte tombe, ou sont paralysés au milieu et ne prennent pas de décision. Je n'eus à ralentir que deux fois. J'écoutais ma musique en fond. Et c'est quand je me garais devant chez moi que je me rendis compte que je n'avais pas parlé à Casey du trajet. Je ne pense pas qu'elle en soit malheureuse, au contraire ça lui aura fait la paix des oreilles, mais ce n'était pas dans mon habitude. En regardant ma montre je vis aussi que j'avais du rouler un peu vite. Je n'avais fait qu'à peine attention à la conversation qu'elle avait eu avec le kiné ne m'assurant seulement qu'elle n'annulait pas. J'avais tendu l'oreille quand elle avait donné l'adresse.
Je coupais le moteur et voyais la pluie couler sur le pare-brise. Nous étions en train d'essuyer une bonne tempête. Heureusement, il n'y avait pas trop de vent et la pluie tombait légèrement en biais en frappant ma porte. Je pris les clefs dans ma main et écoutais déjà la portière de ma passagère s'ouvrir. Moi qui étais en train d'être gagné par un ralenti, le fait qu'elle sorte me tira de mes pseudo-pensées. Je n'étais pas efficace et j'avais comme un petit coup de mou stoppé par ce bruit et sa sortie. Elle prit ses béquilles sans mêmes me regarder et claquait la porte. Je me dépêchais alors pour attraper le parapluie un peu plus loin derrière. Par chance, j'avais eu la bonne idée de ne pas le remettre dans le coffre. Je sortais de la voiture rapidement et ouvrais le parapluie. Je la rattrapais pour l'abriter en appuyant sur le bouton pour fermer ma voiture. Je soupirais pour lui dire qu'elle aurait pu m'attendre.
Je lui jetais un regard. Ses cheveux n'avaient pas eu le temps d'être mouillé et quelques gouttes perlées sur son blouson de cuir. J'observais mon entrée. Je pensais alors que ma porte était intacte et eus une pensée hypocrite. Une pensée normale qui fut de constater ma chance que ma maison, mon chez-moi, soit intacte. Je pris une grande inspiration pour sentir s'il n'y avait pas de wesen anormalement présent dans mon voisinage. Mon voisin recevait ses amis du sud aujourd'hui, sinon tout allait bien. Je souris alors. En atteignant la porte, je passais le parapluie à Casey le temps que j'ouvre la porte avec mes mains mouillées qui peinaient à tenir la clef et la mettre dans la serrure. Je m'y repris deux fois avant de me calmer et y parvenir à la troisième. *Le gars ne fut pas doué sur le coup*. Je repris le parapluie à Casey et la laissais entrer chez moi. Je rentrais à sa suite. Je secouais le parapluie sur le pallier et entrais vite ensuite pour ne pas laisser entrer la pluie. Je le posais sur un tapis sur ma droite. Elle avança un peu plus. Je posais ma lourde veste sur mon porte-manteau accroché au mur et posais mes clefs de voiture sur le petit meuble devant. Je retrouvais mon efficacité et mon punch.
Je me retournais alors vers elle. Je ne sais pourquoi alors un sourire se dessina sur mes lèvres. Je baissais une seconde la tête avant de lui demander les yeux dans les yeux :
« On est pas mal au chaud. Tu me donnes ta veste ? »
Je lui pris et la pendais à côté de la mienne. Je lui faisais signe d'aller où elle voulait. Je posais mes chaussures sur le paillasson. Elle attendait quelque chose. Je ne compris pas ce qu'elle voulait...
Dernière édition par Robert Wunsch le Dim 23 Fév 2014 - 10:11, édité 1 fois